[EL] Lutter contre le stress de l’examen : les indispensables règles à connaître

Nous voilà dans le deuxième article consacré aux révisions. S’il y a bien un problème assez répandu et assez général aux étudiants, c’est bien le stress dû aux examens qui empêche de réaliser une performance à la hauteur de votre travail. C’est ce que j’aimerais traiter dans cet article. Quels sont les moyens que nous avons à notre disposition pour réduire au maximum le niveau de stress et d’anxiété ?

​Un examen peut être considéré comme une situation à forte pression, celle-ci à l’origine du stress. Toutefois, ces situations à haute pression ne sont pas uniquement caractéristiques aux périodes d’examens d’une forme académique. Nous les retrouvons dans pleins d’autres domaines de la vie, où à un moment ou un autre, votre vie est mise en danger.

Je me souviens d’une expérience en montagne où avec un compagnon de cordé, nous nous sommes engagés dans un passage extrêmement compliqué et dangereux. Il n’y avait pas de retrait possible. Nous n’avions pas d’autre choix que d’avancer. Le taux d’engagement était tel que je ne pense pas avoir plus stressé dans ma vie qu’à ce moment-là.

​Ceci nous permet de tirer deux conclusions. 

​La première est que le stress est une composante nécessaire de la réussite. Que vous soyez en montagne dans un passage engagé ou en période d’examen, le stress ne doit pas être proscrit entièrement. Celui-ci permet de stimuler nos sens de manière à ce qu’ils restent en alertes, à ce qu’il nous rappelle continuellement à la réalité. Sans quoi, le risque d’échouer serait aussi grand qu’avec une dose de stress trop importante avec les conséquences que l’on peut imaginer. Sans stress, nous sommes complètement apathique, indifférent de la situation.​

« The best speakers know enough to be scared… the only difference between the pros and the novices is that the pros have trained the butterflies to fly in formation. »

Edward R. Murrow

La deuxième conséquence est que le stress arrive dans des moments où une certaine forme de peur est présente. Si, en montagne j’éprouvais la peur de tomber et d’emporter avec moi mon compagnon de cordé, lors d’un examen, nous éprouvons également différents types de peurs.

​Afin de voir comment il est possible de surmonter le stress d’un examen, je vais me pencher dans cet article sur les trois peurs les plus importantes d’un étudiant

  • La peur de l’inconnu.
  • La peur du manque de préparation.
  • La peur de l’enjeu.

1 – La peur de l’inconnu

Ne pas savoir à quoi s’attendre. QCM ? Pas QCM ? Quel sujet va bien pouvoir tomber ? Espérons qu’il ne nous la fasse pas à l’envers ! Serai-je bien placé dans l’amphi ? Etc. Etc.

​Toutes ces questions traduisent la peur de l’inconnu. Nous ne savons pas à quoi nous attendre et ceci nous angoisse. Pour gérer ce facteur de stress, il faut tout simplement rendre l’examen le plus familier possible. Vous devez acquérir une relation de bons amis avec lui, de telle sorte que vous ne serez pas dépaysé lorsque vous rentrerez dans la salle d’examen. Mais comment faire ?

Recréer les conditions de l’examen

J’en ai déjà parlé dans mon précédent article sur les révisions donc je vais passer rapidement sur ce point. Si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous sur l’article. Pour faire bref, si vous en avez la possibilité, essayez de travailler et de réviser activement dans la salle où votre examen aura lieu. Je sais que ceci n’est pas souvent possible, mais si tel est le cas, n’hésitez pas à le faire. Autrement, cherchez à reproduire les conditions de l’examen dans votre lieu de travail habituel, en prenant bien en compte des contraintes de temps et d’espace. Le but final est de passer votre examen comme si vous le connaissiez déjà.

​Comment faire si vous ne savez pas en quoi il va consister ?

Demandez à vos professeurs. Ce n’est pas parce qu’ils ne délivrent pas d’informations qu’ils ne veulent pas le faire. Bien souvent, il suffit de demander pour obtenir quelque chose (faites en une habitude, vous trouverez la vie beaucoup plus facile !).

​Travaillez les annales

Une méthode de travail bien connue. Je n’ai pas grand-chose à rajouter, hormis le fait de bien respecter les conditions réelles de l’examen. C’est une erreur que beaucoup d’étudiants font. Respecter les contraintes de temps, d’espace et de documents autorisés. Ce n’est qu’une fois que vous aurez terminé une session que vous pourrez reprendre un ou plusieurs exercices en particulier parce que ceux-ci vous auront posé problème. Pensez toujours 20/80. Concentrez-vous sur ce qui vous apportera les résultats. Travailler sur des exercices dans lesquelles vous êtes suffisamment bon est une perte de temps, s’il y en a d’autres que vous ne maîtrisez absolument pas.

​De même que le point précédent, si vous n’avez pas accès aux annales d’un certain concours ou examen, demandez à vos professeurs s’ils n’ont pas la possibilité de vous en fournir. Vous risqueriez d’être surpris de leurs réponses.

2 – La peur du manque de préparation

​… Préparez-vous !

Je suis bien désolé de vous amener une solution autant dépourvue de nouveauté, mais c’est la triste réalité. Afin d’être prêt le moment voulu, il faut se préparer, il n’y a pas de miracle.

​Et cette préparation est un travail de longue haleine qu’il faut tenir tout le long de l’année. Toutefois beaucoup d’étudiants s’y prennent très mal. Ce n’est pas une nouveauté, non plus. Sur ce blog, je vous propose de nombreuses techniques pour produire un travail réellement efficace. Je ne vais pas pouvoir vous faire de résumé de toutes ces techniques ici, ce serait beaucoup trop long. Je vous invite donc à vous rendre sur les articles concernés et de découvrir de quelles techniques je veux parler. Il n’est jamais trop tard pour les appliquer.

​En plus d’une efficacité redoutable, toutes ces techniques permettent de se préparer au mieux à la phase de révision qui intervient quelques semaines avant le jour J. Je m’explique. L’idée est d’abord de se préparer consciencieusement tout au long de l’année afin de n’avoir plus qu’un minimum de travail à fournir lors des révisions. Apprenez tous les détails de vos cours avec notamment le système de répétition espacée et d’autres systèmes qui vous permettront de réellement stocker tous ces détails dans votre mémoire à long terme. Ensuite, lorsqu’arrivent les révisions, vous ne pouvez pas vous permettre de revoir tous les détails, ce serait impossible. Mais vous les connaissez déjà grâce à la répétition espacée. Il suffira donc de revoir les grandes idées de vos cours, en y associant mentalement tous les détails appris tout au long de l’année. Une fois plongé dans l’examen, votre esprit fera une association naturelle et structurée entre détails et grandes idées. (Avoir un bon système de prise de notes vous aidera dans cette démarche).

​Un deuxième grand pan des révisions est d’identifier vos difficultés à restituer les détails appris au cours de l’année et vos difficultés à résoudre certains exercices pratiques. À vous de découvrir ces difficultés en travaillant les annales, puis d’orienter votre planning de révision de telle sorte à privilégier les révisions de ces domaines de compétences bancales.

​Quoi qu’il en soit, faites des révisions ACTIVES. Ne soyez pas passif à simplement relire vos notes prises tout au long de l’année. Ce n’est pas suffisant et je dirais même plus, ça ne marche pas ! N’oubliez-pas, pour surmonter la peur du manque de préparation, il faut se préparer autant que possible. Mais …

​… ne soyez pas perfectionniste

Beaucoup trop d’étudiants cherchent la perfection. Au risque de vous décevoir, je préfère vous dire tout de suite qu’elle n’existe pas. Vous pouvez être certain de toujours avoir peur du manque de préparation si vous visez la perfection. Tout simplement parce que vous ne serez jamais assez préparé. Vous n’éliminerez jamais votre stress si vous ne vous mettez pas en tête que la perfection ne peut être atteinte, car elle n’existe pas et qu’il est donc idiot de la viser.​

Écoutez ce que Scott Berkun a dit dans son livre Confessions Of A Public Speaker (je vous conseille d’ailleurs vivement ce livre à l’anglais très abordable) :

​ »I don’t want to be perfect. I want to be useful, I want to be good, and I want to sound like myself. Trying to be perfect gets in the way of all three. »

​Scott Berkun

Faites de cette phrase votre état d’esprit à chaque fois que vous passerez un examen, un concours ou un oral. Travaillez autant que vous le pouvez, mais ne cherchez jamais et n’attendez jamais la perfection, elle n’arrivera pas.

​Externalisez vos préoccupations

Des études menées sur le sujet ont démontré que le fait de prendre 10 minutes avant un examen pour noter sur une feuille toutes nos préoccupations et toutes nos peurs permettait d’augmenter nos performances à l’examen. (cf. Writing about worries eases anxiety and improves test performance)

​Pourquoi ne pas le faire ? Dites-moi ?

​On en revient encore et toujours au même point. L’externalisation de notre pensée permet d’être plus efficace et productif. Dans notre cas, noter nos préoccupations nous permet de libérer notre cerveau pour qu’il puisse se concentrer sur ce qui est réellement important.

​Ne faites pas l’erreur de penser que votre esprit est assez important pour tout garder pour lui. Il a parfois besoin de se libérer.

​Visualisez la réussite

​Pour terminer sur cette deuxième peur, j’aimerais vous parler de la technique de la visualisation. Enfin, plus qu’une simple technique, c’est un état d’esprit à part entière qui se suffit à lui-même pour mener à la réussite celui qui en bénéficie. Le sujet est très complexe. Je ne vais vous en dire que quelques mots orientés vers ce qui nous intéresse : à savoir la gestion du stress.

​Persuadez-vous que vous allez réussir. Vous allez réussir. Un point c’est tout. Pas d’autres alternatives possibles. Non, ne pensez pas une seule seconde à l’échec. Que voulez-vous ? L’échec ou la réussite ? La réussite n’est-ce pas ? Alors pourquoi pensez-vous à l’échec ? Pensez-vous ceci nécessaire ?

​Une grande loi nous dit que nous attirons ce que nous pensons : la loi de l’attraction. Elle ne fonctionne pas uniquement pour vos examens. Utilisez-la dans tous les domaines de votre vie, vous verrez que tout semblera plus facile et que vous dégagerez beaucoup plus d’ondes positives pour vous-même et pour les autres.

​Vouloir réussir ne suffit pas. Sachez que vous allez réussir. Clarifiez votre esprit sur ce but.

​Attention : cet état d’esprit peut conduire à une autre peur et une autre forme de stress. Rendez-vous dans la conclusion pour en savoir plus. Ne vous inquiétez pas, cette peur peut être surmontée grâce au même état d’esprit qui l’a fait germer.

​3 – La peur de l’enjeu

​En attendant, il nous reste une dernière forme de peur à traiter. Celle de l’enjeu. Celle qui vous pousse à dire que cet examen est le facteur déterminant de votre vie, de ce que vous serez plus tard et de la manière dont les gens vous percevront. En bref, si vous le ratez, vous ratez votre vie.

​Ce n’est pas le cas. Rien de tout ça n’est vrai. Rien.

​Vous souhaitez éradiquer votre mauvais stress pour le reste de votre vie ? Considérez ceci.

Un examen ne vous définit pas. Pas plus qu’un diplôme. Ce ne sont que des tickets pour un emploi. Rien de plus. Il y a tellement d’autres choses plus importantes dans la vie qu’un simple ticket, qu’un diplôme ou qu’un emploi. Découvrez ces choses-là, développez-les car c’est elles qui vous détermineront et accordez moins d’importance au reste.

​Vous allez me dire que le diplôme et l’emploi restent indispensables. Certes, mais je vous dis que quelqu’un assez déterminé, avec une bonne dose de passion, de persévérance et de volonté et surtout qui aura pris le temps de développer en lui les autres caractéristiques essentielles à la vie, n’aura aucun mal à trouver un emploi ou une activité dans laquelle il s’épanouira pleinement.

​C’est selon moi la grande erreur du système scolaire aujourd’hui, que de nous faire croire que nos performances académiques détermineront tout le reste de notre vie. Ce n’est pas le cas. Ce n’est qu’une petite partie du triangle du succès. Il est tout aussi important de développer les autres parties, si ce n’est plus. Et l’école nous empêche de la faire. Ne tombez pas dans ce piège.

​Bref, gardez à l’esprit tout ce que je viens de dire lorsque vous préparerez et passerez un examen ou un concours. Faites du mieux que vous pouvez, donnez tout ce que vous avez, parce que vous aimez ce que vous faites et vous aimez le processus de réussite. Ayez la dose de stress suffisante pour ne pas être indifférent. Mais n’en rajoutez pas, ça n’en vaut tout bonnement pas la peine.

​Conclusion

​L’article est suffisamment long alors je vais essayer de conclure rapidement. Souvenez-vous, je vous ai parlé d’une peur que la visualisation de la réussite peut entraîner. C’est celle de perdre confiance en vous si vous échouer. Vous aurez mis tellement d’énergie à croire en votre réussite, que si vous échouez, ceci peut avoir l’effet d’un choc et vous pouvez vous décourager à réessayer. Je vous ai aussi dit que le même état d’esprit pouvait permettre de surmonter ce problème. Comment ? Tout simplement en réitérant l’expérience, mais en changeant les paramètres. Pour bien comprendre, je vous redirige vers cet article dans lequel je vous enseigne comment se relever plus fort d’un échec.

​Le stress peut être compliqué à surmonter. Je l’entends bien. Bien entendu, vous pouvez suivre toutes les astuces dont je vous parle dans cet article, ceci ne pourra que vous aider dans cette démarche. Mais comprenez bien l’astuce ultime est d’engager en soi un changement d’état d’esprit radical. Je vous ai livré tout le nécessaire pour le faire. Croyez-moi, ce n’est aussi difficile que vous le pensez. Comme bien souvent, il suffit de faire le premier pas.

​ »Dans l’adversité, n’oubliez pas de garder un esprit homogène. »

Horace

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