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Oignon Fugace

StudyTip #4 – Relaxez-vous avant les épreuves

Bonne ou mauvaise idée : passer l’heure précédant votre examen le nez dans vos notes, la tête dans le doute, le tout dans la crainte et le stress d’un sujet mal maîtrisé, cherchant confirmation chez vos collègues des notions qui vous sauveront, passant en revue les potentiels sujets, vos potentielles structures de réponses, vous assurant de bien vous souvenir de ces quelques passages appris par cœur qu’on vous a dit être importants, pour vous étonner de votre état d’épuisement et de votre incapacité à réfléchir lorsque le moment fatidique arrive enfin ?

Assurément, mauvaise idée ! Le temps qui précède immédiatement votre épreuve est bien plus crucial que vous ne l’imaginez ; et que de mauvais emplois de ce temps l’on peut être témoin ! Comprenez bien qu’une épreuve typique vous teste à trois niveaux : (1) votre maîtrise théorique et pratique des concepts abordés en cours, (2) votre capacité à les synthétiser et les communiquer rigoureusement et efficacement, (3) votre capacité à le faire sous la pression de l’enjeu et d’un temps limité.

Du travail méthodique, méticuleux et bien huilé, fourni tout au long du semestre, augmenté d’une bonne remise en jambe grâce aux deux semaines de révision, vous êtes fin prêt pour triompher des deux premiers aspects de l’évaluation.

Mais ne vous arrêtez pas à la seule étendue de vos connaissances. En vérité, il s’agit tout aussi bien d’affuter votre capacité à les articuler en de courts et trépidants accès d’imagination, dans un contexte où stress et panique pointent souvent le bout de leur nez. Allez jusqu’au bout de la démarche. Finissez votre préparation tel un athlète le ferait. L’épreuve requiert énergie et vigueur d’esprit, une bonne disposition à l’intuition et à la créativité. Ce qui signifie qu’après avoir passé du temps sur l’apprentissage et la pratique, offrez-vous ce temps de relaxation nécessaire à ce que votre esprit puisse opérer sous la pression.

Certains estiment que de réviser jusqu’à la dernière minute leur permet de maintenir un élan intellectuel utile à leur performance durant l’épreuve. Je cède que cela peut être vrai. Dans un unique cas de figure toutefois – dans lequel vous ne voulez pas vous retrouver ! : ne pas avoir su tirer du semestre la préparation qui lui revient. Oui, dans ce cas il ne reste, en dernier espoir, qu’à se reposer sur un pauvre élan qui s’essoufflera, au mieux une fois l’épreuve terminée, au pire quelques minutes seulement après le début de celle-ci.  

Autrement, à vous qui pensez cet élan salvateur, vous avez tort. Rien de mieux pour une dangereuse nervosité, un état de distraction et d’éparpillement cérébral qui ne vous sera d’aucune aide, bien au contraire. Serein, calme et confiant : tel est l’état que vous visez. Prenez l’heure avant l’épreuve pour vous relaxer et faire le plein d’énergie.

Voyez la chose sous l’œil d’un athlète. L’entrainement d’abord, assidu et intensif, puis le repos avant l’épreuve, nécessaire. Imaginez-vous courir et recourir votre 100m dans l’heure précédant le coup de feu officiel, cherchant à vous assurer d’en être capable. Mauvaise idée !

Lisez une fiction. Écoutez de la musique. Jouez quelques notes de guitare. Faites la vaisselle. Allez voir un ami – s’il est de ceux à encore réviser à cette heure-ci, passez-lui un lien du blog ! Dessinez. Faites quelques travaux faciles, sans lien avec l’épreuve à venir. Quelques courses rapides. L’idée est de maintenir votre esprit alerte sans pour autant l’épuiser. C’est-à-dire, ne perdez pas ce temps sur les réseaux sociaux, par exemple ! Ils ont la fâcheuse tendance à réduire à néant toute votre vivacité intellectuelle.

Anticipez pour vous rendre sur le lieu de l’examen. Arrivez-y 15 minutes en avance. Ainsi vous serez plus tranquille, et aurez le temps de mobiliser toutes vos facultés avant le début de l’épreuve. Profitez du chemin pour mentalement passer en revue quelques notions que vous maîtrisez parfaitement. Imaginez-vous triomphant d’un exercice challengeant. Imaginez le boost en confiance qu’un nouveau brillant résultat vous confèrera. Pas question de narcissisme arrogant – vous vous garderez bien d’un tel comportement en public – mais d’une manière astucieuse d’user du fonctionnement de votre cerveau. Ne vous privez pas de ces quelques moyens d’affermir votre assurance, d’échauffer méthodiquement votre esprit. Et pour éviter l’effet inverse, fuyez vos pensées des quelques notions boiteuses, celles sur lesquelles votre fragilité fait que vous redoutez qu’elles tombent. À défaut de solide maîtrise, un esprit vide et limpide vaudra mieux qu’un esprit embrumé de pensées négatives.

Élémentaire préparation en définitive. D’avoir conscience de son importance vous gardera de la négliger. Rappelez-vous, un travail orienté exclusivement connaissances et pratique n’aboutira qu’en une préparation partielle et imparfaite. Prenez le temps de vous relaxer ! Une fois la copie distribuée, l’esprit agile, l’intellect aiguisé, la volonté conquérante, aisément vous dominerez cette épreuve à tort redoutée par tant de vos collègues.

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StudyTip #3 – Travaillez par sessions de 50 minutes

Vos pensées, vos raisonnements, la capacité que vous avez d’apprendre, de comprendre, de créer, d’avoir des idées nouvelles sont, par nature, conditionnées par les modes de fonctionnement de votre cerveau. Comme il n’est pas souhaitable d’aller contre nature, préférez la mettre dans votre poche, et tirez des lois qui lui incombent des conséquences pratiques qui vous permettront d’arriver à vos fins dans les meilleures conditions.

Votre cerveau fonctionne selon deux modes : le mode « focus » et le mode « diffus ». L’un correspond à un état de concentration intense dirigée sur une tâche bien précise, souvent intellectuellement exigeante (comprendre un concept en maths, rédiger un commentaire, programmer, etc.). L’autre, un état de relaxation de l’esprit, une pause entre deux sessions de travail.

Voyez le premier comme une intense activité cérébrale localisée en un circuit de neurones restreint à une petite région de votre cerveau, par là même renforçant les connexions dont il est question, et le deuxième comme une libre dispersion de l’activité dans autant de recoins dont vous alliez même jusqu’à ignorer l’existence (cf. image ci-dessus). Cette description du mode « diffus » laisse comprendre en quoi son emploi est indispensable : c’est lui qui permet l’accès à de nouvelles idées, de nouvelles manières de comprendre, de visualiser ce que vous êtes en train d’apprendre, et surtout, de créer de nouveaux liens entre ces idées. C’est en ouvrant à votre pensée l’accès aux recoins insoupçonnés de votre cerveau qu’un chemin peut s’esquisser, esquisse qu’il faudra alors développer et consolider en faisant appel au mode « focus ».

Le mode « diffus » ouvre de timides chemins, le mode « focus » les élargit et les structure. La subtilité étant qu’un travail dans le mode « focus » est nécessaire à ce que le mode « diffus » remplisse son rôle. Il faut avoir travaillé intensément sur un problème bien déterminé pour que l’esprit, une fois émancipé de la contrainte de la concentration, crée de nouvelles connexions utiles à la résolution dudit problème. C’est là un phénomène très intéressant que les grands scientifiques, artistes, entrepreneurs, etc. ont su exploiter pour apporter au monde les contributions qu’on leur connait (un bon exemple dans la chronique du Dernier Théorème de Fermat).

Plus concrètement, travaillez par sessions de 50 minutes.

Pourquoi ? D’abord, parce qu’à la lumière de ce qu’on vient de dire, l’alternance entre les modes « focus » et « diffus » vous permettra d’optimiser votre apprentissage. Pour dire vite, apprendre, c’est créer de nouvelles connexions entre les différentes composantes de vos savoirs et compétences. C’est lier les nouveaux concepts à la masse de connaissances déjà en votre possession. C’est créer et renforcer de nouveaux chemins neuronaux. Désormais, vous savez comment faire. 50 minutes de travail intensif suivi de 5 à 10 minutes de pause feront l’affaire. L’alternance entre les modes est respectée.

Ensuite, rappelons l’équation de la réussite, que j’expose dans le JDB#10, légèrement adaptée ici :  

(travail accompli) = (le temps passé à l’accomplir) x (qualité du mode « focus »)

Le mode « focus » sera considéré comme de bonne qualité lorsque l’intensité que vous fournissez est maximale, lorsque votre esprit ne réagit pas aux distractions, lorsque vous êtes activement engagé dans le processus d’apprentissage. Or, passé 50 minutes, la tâche devient ardue. L’esprit s’épuise, la pause s’impose, après laquelle vous serez de nouveau dans de bonnes dispositions pour attaquer les 50 prochaines minutes. Votre but consiste en ce que vos sessions de travail soient toujours intenses et efficaces, car ce n’est qu’ainsi que vous réduirez le temps passé à travailler, pour une production de haut niveau (cf. l’équation) – but que vous aurez tout le mal du monde à atteindre sans pauses régulières.

Il y a d’autres raisons que je pourrais discuter ici, mais honnêtement, vous avez l’essentiel. Réunir ses cours et ses bouquins dans l’idée de bosser une après-midi entière pour en finir avec ce devoir qui vous agace, c’est perdre votre temps, et risquer de produire un travail médiocre et bâclé. Préférez morceler cette après-midi en de plus courtes sessions, et mieux encore, planifier ces sessions sur plusieurs jours. Non seulement la tâche vous paraîtra plus accessible, mais surtout, c’est ainsi que vous produirez un travail riche et brillant.  


Je vous laisse sur ce court extrait du livre Le Dernier Théorème de Fermat, dans lequel Andrew Wiles, le mathématicien à qui l’on doit la démonstration de ce fameux théorème, tient un discours qui devrait faire écho avec le contenu de ce billet :

« A la base, c’est un tour d’esprit. Parfois, on prend des notes pour clarifier ses pensées, mais pas nécessairement. En particulier, quand on est arrivé à une véritable impasse et quand il y a un vrai problème, le processus ordinaire de réflexion mathématique ne sert à rien. Pour atteindre cette idée nouvelle, il faut qu’il y ait eu auparavant une longue période de formidable concentration sur le problème, sans aucune distraction. Il faut ne penser à rien d’autre qu’à ce problème, seulement se concentrer dessus. Après on arrête. Suit une période qui ressemble à la détente, durant laquelle il semble que ce soit le subconscient qui prend la direction des opérations, et c’est alors qu’on a des idées nouvelles. »

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StudyTip #2 – Commencez vos révisions deux semaines en avance

Du bon sens, les gens. Imaginez devoir passer 15 heures pour vous préparer à un examen. Quand commencer ? La veille ? Pour un grand maximum de 12 heures de travail dans une journée, à moins de sacrifier votre nuit et … votre santé mentale, le temps vous manquera.

Deux jours avant ? N’oubliez pas que vos journées sont chargées d’autres activités, et que se dresse devant vous, non pas un seul examen, mais une bonne ribambelle, et qu’alors les 15 heures sont à multiplier par autant de ces examens. Si bien qu’une fois retiré le temps pour se lever, manger, voir des amis, pour d’autres cours ou révisions, pour … (fichtre, impossible de vous souvenir ce que vous avez fait de ce temps-là !), pour vos travaux personnels, etc., vous le savez, bien vite vous vous retrouverez dans l’obligation de choisir entre un sommeil réparateur, mais une préparation presque nulle, ou une nuit presque banche et une préparation … inefficace.

Ne tombez pas dans le piège de ce choix ! Trois jours avant ? C’est pareil. Cela vous laisserait cinq heures pour dormir plutôt que trois. Non, prenez cette sage avance qui vous évitera bien des tourments : commencez vos révisions deux semaines en avance !

Car, et je ne le répéterai jamais assez, vous devez comprendre l’importance de ces deux concepts qui échappent à trop d’étudiants : l’intensité, et l’énergie, les deux prenant racine en un troisième : la gestion du temps.

Pour qu’un travail soit efficace, vous devez lui consacrer 100% de votre attention : l’intensité. Tâche impossible à qui essaye de compresser, disons huit heures de révisions en une seule longue et douloureuse session. À l’étudiant qui pense bien faire en passant ses journées entières à la BU, le nez rivé dans ses bouquins. La première heure sera efficace, puis l’attention se dégradera, petit à petit, jusqu’à ce qu’il faille des heures à son cerveau éreinté pour pauvrement achever ce qu’il aurait accompli brillamment en quelques dizaines de minutes, aurait-il été reposé et plein d’énergie.

Pour atteindre ces 100% de concentration, vous n’avez pas d’autres choix que de décomposer votre travail en de nombreuses petites sessions parsemées de pauses plus ou moins longues, pour une méthode bien plus digeste que celle citée plus haut ! Le processus prend du temps. D’où les deux semaines. L’équation de la réussite dont je parle dans le JDB#10 vous éclaira plus encore sur le sujet.

De passer deux semaines cloitré dans votre chambre, tête baissée dans vos révisions, n’est pas pour autant une solution. C’est justement là l’intérêt de cette avance que de vous permettre de maintenir une vie saine tout en vous préparant au mieux aux enjeux à venir : l’équilibre. La sérénité que vous tirez d’une bonne planification vous permet de profiter pleinement des moments de relaxation que vous vous accordez. Sortez, faites du sport, de la musique, mangez bien, dormez bien, maintenez les activités desquelles vous puisez votre bien être, ainsi que celles qui maintiennent vive et alerte votre stimulation intellectuelle. Prenez soin de votre esprit comme de votre corps. Ainsi vous arriverez serein, confiant et conquérant le jour J.

Alors à vous de jouer. Déjouez les pièges qui se dressent devant vous, la procrastination en première ligne. Planifiez. Travaillez méthodiquement. Alternez pauses et sessions intensives. Accordez-vous du bon temps, de bons sommeils réparateurs. Et si vous craignez de manquer de volonté, sachez que la première fois est la plus dure. Une fois que vous aurez goûté au bonheur d’un examen dominé sans stress ni préparation exténuante, vous serez converti !

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